Peintures
Temple d’eau
18 rue du Beaupuis
1 2 3 soleil
A Bézier
A Berlin
Avec Bruegel
Réve bleu
L’œil bleu
Flaque d’eau
Gilbert
India gud
A Paris
Blanc
La mer
La chute
Le bal masqué
Le parachutiste
Le triangle des Bermudes
Le jardin
Les bottes rouges
Les coquelicots
Les pieds dans l’eau
Les secrets
Sans titre
Mange ton mirroir
Nous buvons du lait
Paysage électrique (Le point jaune est une diode)
Paysage électrique sur aluminium
Radjanie
Vers la décharge
Les peintures-poèmes de Sabine Niedzwiedz
Des toiles à rêver d’histoires vraies, des toiles à savoir faire penser et voir, qui offrent des visions sensibles, intimes, intérieures et humaines.
Des mondes parfois difficilement traversés en voyage (on le sait et on le dit peu, mais qui ne seront pas oubliés, car patiemment observés, dessinés sur le vif, ainsi affrontés.
Des moments de vie, de rencontres… ainsi sauvées, de l’oubli, voire de l’indifférence programmée.
Peut-être alors métamorphosés. Tout cela se sécrète, longuement, à son retour… en secret.
Leur naïveté n’est qu’apparente, il faudra voir au-delà… elle est surtout audacieuse. Vraiment, dans ce monde d’intelligences, qui n’ont souvent plus grand-chose à dire et restent bien cachées derrière un art conventionnel et bienséant.
L’authenticité de ce travail de peintre, tient justement au fait qu’on est loin d’y trouver un système qui se répéterait sans fin. Bien au contraire chaque toile est unique. Une nouvelle recherche onirique et mystérieuse, parfois aussi rieuse, car faite de surprises tant techniques que sémantiques, faite de pas dans l’inconnu pour un temps indéfini. C’est certainement une exploration au long cours, où l’on peut suivre à la trace, ses doutes et ses questions…ses certitudes aussi et tout cela, tels quels, c’est rare et je crois qu’elle l’assume pleinement, car elle sert à mieux révéler ses intentions de dire, sans travestissement, l‘humain multi-facettes, pile ou face et facéties, tel qu’il est, dans le fond.
Cette scène se passe dans l’eau ou dans le vent ? On ne sait pas, mais il y a des yeux profonds qui pleurent tout en se concentrant, s’interrogeant… il y a des regards qui font face. Dans la peinture de Sabine, il y a des visages, beaucoup de visages et de grands yeux clairs, simples et beaux, souvent des enfants, qui vous regardent droit, dedans.
Il y a de la multi-couleur, joyeusement, et savamment posée, libérant les mille facettes d’un prisme qui se révèle tantôt subtilement, par petites touches, tantôt en aplats tranchants, nets, sans concessions, dans ces deux cas, elle sert une expression vivante, sûre, très singulière.
Ces compositions sont à multiples plans, comme de multiples ouvertures au monde. Elle y déploie une superbe maîtrise des découpes, des couleurs et des matières tantôt presque effacées, usées, craquelées, tantôt douces ou floues, flamboyantes et codées.
Comme la lune ou comme notre cerveau, émotionnel et /ou « mental », ou comme un corps vivant, le tableau est souvent divisé en quartiers, en zones chaudes, ou froides, très sombres ou lumineuses, tranchées.
Définies, ou transparentes dans un mix où abstrait et figuratif se donnent la main. Le regard plonge, s’arrête, s’étonne, se balade, s’amuse et… s’il s’interroge à son tour, c’est bien joué !
Il y a de la multiculture, d’abord sa culture de peintre lui permet des complicités visibles au sein de ses compositions. Sans les copier, avec ce que nous pouvons reconnaître de l’œuvre de ces peintres-amis comme des icônes aimées : Brueghel l’Ancien revisité, Vierra da Silva en plus vives teintes, Odilon Redon le symboliste, Gauguin pour ses voyages lointains et l’audace de ses couleurs, Modigliani enfin s’y reconnaîtrait sans doute, pour ses portraits sculptés, aux pinceaux…
Cette multiculture, ses influences, propres aussi å son héritage natal contrasté, sont à reconnaitre dans les éléments gui forment le lyrisme de ses toiles : de la déforestation, aux forêts habitées par les fées, des fonds sous-marins au milieu urbain, des scènes à l’allure mythologique, à un univers enfantin, le terrain de jeux son art repousse ses limites et les nôtres. Nous en libère, peut-être ?
II y a la naturaliste, un peu chamane, la portraitiste, la voyageuse, la conteuse, la créatrice de jardin…et enfin la céramiste. Mais là, c’est encore, une tout autre histoire.
Isabelle Célingant